La politique Congolaise secrète parfois des phénomènes étranges qui interpellent toutes les disciplines des sciences politiques et de l’histoire des idées, car c’est carrément hors de portée philosophique ces attitudes auxquelles on assiste en Rd Congo. Depuis la publication des résultats de l’élection présidentielle, des législatives nationales et provinciales et celles des sénateurs, la presse et surtout les réseaux sociaux et les plateaux de télévision sont remplis des personnes souvent candidats malheureux à ces échéances et qui ont choisi pour supporter le poids des résultats négatifs de s’en prendre non à la CENI, ce qui pourrait à la limite se comprendre car le contentieux électoral est prévu par la loi, mais carrément à Corneille Nangaa son président à qui l’on reproche l’échec de tous, mais à qui personne n’attribue la réussite des certains. Cette attitude se développe et elle est devenue un construit que l’on est en train de passer comme normal dans les mœurs politiques.
Ceux qui ont échoué peuvent se présenter à la Cour constitutionnelle s’agissant de la présidentielle et aux cours et tribunaux pour les provinciales. C’est la loi et c’est fait pour garder la paix sociale et laisser l’espace public en dehors des polémiques infertiles là où seules les preuves et les respects des procédures doivent parler. Comment peut-on expliquer cette propension à laquelle nous soumettent plusieurs candidats malheureux qui n’ont même pas attendu les arrêts de la Cour pour s’épancher sans pudeur dans les médias en vilipendant Corneille Nangaa comme l’acteur principal des échecs sans dire exactement en faisant quoi. C’est une attitude qui empoisonne le climat de sérénité car elle se fonde sur une méprise des règles électorales et donne ainsi au président de la CENI un pouvoir immense que ne lui reconnait ni la loi ni la jurisprudence en la matière, car les décisions sont collégiales à la CENI et les résultats partent du bas vers le haut.
Mais comment expliquer que des politiques se soient enfoncés dans cette voie large de la facilité en cherchant des boucs émissaires pour obtenir de cette attitude des éléments pouvant leur permettre de supporter un échec électoral ? Où est le fair Play ? Ceux qui ont été élus disent que le peuple les a choisis et ceux qui ont échoué soutiennent que c’est Nangaa qui a décidé. Cette situation ramenée aux proportions du droit de l’homme est une violation de la présomption d’innocence et d’imputations dommageables. Ils sont allés loin dans cette œuvre de destruction car certains que l’on peut retrouver dans les deux camps ne pouvant prouver leurs allégations, commencent des attaques contre la personne de Corneille Nangaa, contre sa famille et désormais « il est l’homme le plus riche de l’Afrique » car il aurait accumulé des milliards des fonds, il serait même à la tête d’immeubles dans les cinq continents.
Toutes ces choses sont dites sans pudeur, sans considération, sans respect de sa personne comme sujet du droit. Le pays ne peut se payer le luxe d’une propension à la légèreté langagière et laisser les frustrations individuelles devenir une culture politique et que les personnes refusent d’user des voies de droit pour obtenir réparation si tant que préjudice il y a eu, mais se donnent le droit de vouer aux gémonies un acteur majeur de cette phase historique de l’histoire de la démocratie Congolaise.
Géopolis Hebdo

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com