La République Démocratique du Congo, à travers sa réserve de biosphère de Yangambi, dans la province de la Tshopo, vient d’être dotée d’un laboratoire de la biologie du bois. L’annonce a été faite le lundi 29 avril 2019 par le Musée Royal de l’Afrique Centrale en Belgique (MRAC) via l’Agence de Presse Associée (APA). Ce nouveau laboratoire est mis au service des scientifiques congolais et internationaux pour y mener des actions de recherche de pointe sur l’anatomie du bois et la dendrochronologie (étude des cernes de croissance des arbres) ; cela pour mieux comprendre le rôle des forêts dans l’adaptation et l’atténuation du changement climatique.

La cérémonie inaugurale de l’ouverture de ce nouveau laboratoire a eu lieu le dimanche 28 avril dernier à Yangambi. « Considéré comme l’unique en Afrique Subsaharienne, avec des microscopes et des équipements les plus sophistiqués, ce laboratoire va nous permettre d’étudier le fonctionnement des arbres sur place», a indiqué Hans Beeckman, chef du service de biologie du bois au Musée Royal de l’Afrique Centrale. Et d’ajouter : « le bassin du Congo est la deuxième forêt tropicale humide du monde en termes de superficie et de son rôle crucial dans le stockage du carbone et de la régulation de la température. Ainsi donc, la compréhension des caractéristiques de croissances des arbres locaux, de l’historique de la végétation et des propriétés du bois, nous permettront de protéger cet important écosystème ».

Cet outil de recherche installé à Yangambi sera au bénéfice des universités et instituts congolais tels que : l’Institut National pour l’Etude et la Recherche Agronomique (INERA) et l’Université de Kisangani (UNIKIS). L’initiative de l’implantation de ce laboratoire biologique du bois s’inscrit dans le cadre du projet Formation, Recherche et Environnement dans la Tshopo (FORETS), avec le financement de l’Union Européenne (UE) et sous la coordination du Centre Forestier de Recherches Internationales (CFRI).

Mélissa Rousseau, collaboratrice scientifique au MRAC et responsable de ce laboratoire, a expliqué que cet outil de recherche donne accès aux étudiants en master et doctorat de l’UNIKIS à une bonne réalisation de recherches des données nécessaires pour leur mémoires et thèses.

« Nous souhaitons qu’il devienne un lieu de rencontre pour les scientifiques locaux et internationaux, soit au service de la circulation des idées et de l’expertise ainsi qu’un lieu de promotion de la collaboration entre différents centres universitaires », a–t-elle conclu.

Notez que le MRAC forme des chercheurs congolais à la gestion du laboratoire qui devra être autonome à la fin du projet FORETS en 2021, et cela pour assurer la continuité de cette initiative.
La même source indique par ailleurs que cette réserve de biosphère de Yangambi présente une biodiversité remarquable, mais malheureusement, elle est menacée par la surexploitation des ressources naturelles par les communautés locales qui en dépendent pour leur subsistance. Le projet FORETS vise à protéger cet écosystème en encourageant le développement local et l’entrepreneuriat, en soutenant les travaux de recherches et en renforçant les capacités locales. Elle rappelle aussi que le service de biologie du bois du MRAC étudie les arbres des zones tropicales africaines pour faire avancer l’écologie forestière et contribuer à la production durable du bois en Afrique tropicale.

Le Xylarium géré par ce service constitue une collection de référence avec plus de 80.000 échantillons de bois appartenant à 13.000 espèces différentes provenant du monde entier et offre des matériaux d’études uniques pour tout un éventail de projets actuellement dédiés à la conservation, à la gestion responsable et à la durabilité des forêts.

Carmel Kibaka

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