A une semaine de l’élection, par les députés provinciaux des gouverneurs et leurs adjoints, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social qui ambitionne de rafler le gouvernorat de certaines provinces, se doit de mettre tous ses députés dans les rangs. Marquée par la défaite à sénatoriale, le parti présidentiel doit laver l’affront. Si dans les autres provinces, les choses peuvent changer, à Kinshasa, des doutes persistent et rien ne dit que le mot d’ordre sera forcément suivi par les députés qui ont brillé ces derniers temps par des accusations publiques entre eux.

«Les députés provinciaux doivent se montrer disciplinés. » Les mots de Peter Kazadi, haut cadre du parti et Directeur de Cabinet adjoint de Félix Tshisekedi lorsque celui-ci était encore président de l’UDPS, en disent long sur un possible entêtement des élus de ce parti quant au mot d’ordre qui sera donné le 10 avril prochain. Néanmoins, Peter Kazadi lance l’appel et promet que l’UDPS va s’aligner derrière les différents tickets présentés par son parti à travers les provinces. Pour Kazadi, élu député provincial dans la circonscription de Lemba, à Kinshasa, il s’agira pour les 12 députés élus sous la bannière UDPS dans la capitale, de faire oublier « le spectacle désolant offert » à l’opinion lors de l’élection des sénateurs ». Peter Kazadi qui dit croire que « cette fois-ci personne ne commettra l’erreur », en appelle donc « à la conscience » de ses camarades du parti pour faire triompher, pour ce qui est de Kinshasa, le ticket Laurent Batumona-Gérard Mulumba en vue de corriger l’échec essuyé à l’élection sénatoriale.

Reste à savoir si l’appel de celui qui était conseillé d’Etienne Tshisekedi va être suivi à la lettre surtout à Kinshasa, lorsqu’on se rappelle que le même Peter Kazadi ainsi qu’une grande partie des hauts cadres de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social ont été, après le camouflet à la sénatoriale, remis en cause et même clairement accusés aussi bien par les militants que par des élus. Il faut conjurer le syndrome. Mais c’est loin d’être gagné. Car si on en croit une source proche du dossier, l’inattendue déconvenue à l’élection des sénateurs à Kinshasa notamment, a laissé des traces et le ticket aligné par le parti (à Kinshasa du moins) du chef de l’Etat ne ferait plus l’unanimité parmi les électeurs, c’est-à-dire les députés provinciaux. Répondant à un confrère kinois, Peter Kazadi ajoute que le parti ne saurait tenir ses députés « par la force », mais il s’agira de voter en âme et conscience.

Il faut dire que l’échec à la sénatoriale est resté en travers de la gorge. Selon le trihebdomadaire kinois Africanews, il y a un feu qui couve au célèbre parti de Limete. Le tabloïd a même ajouté que « les dégâts risquent d’être immenses, si les flammes ne sont pas éteintes à temps. » Certes Kazadi affirme que son parti compte laver l’affront, mais les signaux qui nous viennent de Limeté ne sont guère rassurants. D’un côté, c’est la convention du parti qui brave publiquement l’autorité de Jean-Marc Kabund, président intérimaire de la formation politique, de l’autre, ce sont des soupçons réciproques pour corruption et sanctions, comme celles annoncées par Kabund au lendemain de la débâcle du 15 mars dernier, qui font jaser.

Le président intérimaire de l’UDPS avait annoncé que le parti allait traduire ses députés provinciaux ayant trempé dans la corruption devant des instances judiciaires. En réponse à la menace de Jean-Marc Kabund A Kabund, un élu de Kalamu, cité par Africanews avait chargé à son tour l’ex secrétaire général en même temps qu’il n’avait pas ménagé Kazadi. Une ambiance délétère qui peut finir par salir tout le monde au sein de ce parti.

Patrick Ilunga

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