Pendant que la classe politique en République Démocratique du Congo s’éparpille dans des querelles byzantines, le monde qui l’observe au travers de son organe de puissance, notamment le Conseil de Sécurité, l’attend au tournant avec les délais devenus compressibles pour l’organisation des Elections. Dans le briefing de cette semaine, le Conseil de Sécurité au travers des différentes auditions du responsable, s’est rappelé à lui-même les raisons de son soutien au processus électoral en cours en République Démocratique du Congo. Au-delà des difficultés idéologiques, à savoir par exemple si la démocratie représentative était la mieux indiquée pour asseoir une culture du développement en Afrique, les tenants de la pensée dominante font fi des ratés et s’accrochent à ce modèle qui a fait ses preuves ailleurs. De toutes ces rencontres de haut niveau, il se dégage une grande et simple analyse notamment les limites théoriques et conceptuelles du Conseil de suivre la RDC dans un autre schéma que celui des élections. Il n’a pour nous accompagner que la force et la promotion du processus électoral. Et pourtant dans les couloirs politiques de la RDC, les langues se délient et les hommes politiques voire les Institutions reconnaissent avoir besoin du temps pour peaufiner les préparatifs. Que ce soit la majorité ou l’opposition, il est désormais clair qu’un délai supplémentaire ne ferait du mal à personne pensent-ils. Or cela est faux, car la date du 23 décembre a traversé l’agenda congolais pour rejoindre un autre agenda mondial dans lequel d’autres forces veulent voir ce jour-là leur vision du Congo se matérialiser. Les hommes politiques du Congo ont perdu les manettes de la machine, elle est désormais en mode automatique, programmée pour un atterrissage le 23 décembre 2018 quelque que soit le temps météo et l’aéroport voire la qualité de la piste. Pour s’en convaincre, nous vous proposons de lire le discours de l’ambassadrice Nikki Haley au briefing de ce 13 novembre au Conseil de sécurité. Entre les lignes, elle a laissé passer la pensée d’ailleurs et l’Agenda international sur la RD Congo. Il reste aux congolais, prévenus de concocter une réponse à la hauteur du défi leur lancé

ALLOCUTION DE L’AMBASSADRICE DES USA, NIKKI HALEY

Je vous remercie, Monsieur le Président. Je remercie la Représentante spéciale, Mme Zerrougui, ainsi que Mme Mbela, de leurs exposés et de leurs observations.

Je voudrais aujourd’hui adresser mes commentaires à mes collègues, mais surtout au peuple congolais qui approche des élections avec de grandes conséquences pour son avenir. Lors d’une session Arria sur le Congo en février dernier, le ministre congolais des Affaires étrangères a déclaré qu’il fallait se rendre au Congo pour bien comprendre la situation dans ce pays.

J’ai visité le Congo. J’ai rencontré ses dirigeants et écouté son peuple. J’ai parlé à des mères, des pères et des enfants dans et hors des camps. Leur message était sincère et indubitable. Ils veulent une vie meilleure. Et ils veulent une voix dans leur propre avenir.

Le peuple du Congo veut ce que tout être humain veut – être en sécurité et libre d’élever ses enfants et de vivre sa meilleure vie.

Il y a aujourd’hui des voix qui disent aux Congolais que la démocratie n’est pas le moyen de réaliser leurs espoirs pour eux-mêmes et leurs familles. Ils veulent vous faire croire que le gouvernement représentatif est trop risqué et trop inefficace. Ils vous demandent de continuer à faire confiance au gouvernement qui ne vous est pas redevable. Ces voix sont fausses.

La démocratie peut être salissante. Il peut être imprévisible. La démocratie est un processus. Elle ne dépend pas d’un seul événement ou d’une seule décision. Elle est le résultat d’années, de décennies – parfois de siècles – d’actions et de décisions. La démocratie est le travail ardu qui consiste à permettre au peuple d’exprimer sa volonté de manière juste et sûre – et à lui donner la confiance que ses décisions seront respectées.

Mon pays, les Etats-Unis, a plus de 200 ans d’expérience avec la démocratie. Il nous a fallu beaucoup de temps pour inclure tous les Américains dans le vote. Et notre démocratie est encore loin d’être parfait.

La démocratie demande du temps et des efforts, mais l’histoire nous montre qu’elle en vaut la peine. Les démocraties sont plus prospères. Ils sont plus pacifiques, moins corrompus et plus novateurs. Et surtout, la démocratie honore le désir de chacun d’entre nous de construire une vie digne et autonome. Non seulement pour nous – mêmes-pas même pour nous – mêmes-mais pour nos enfants, nos petits-enfants et nos arrière-petits-enfants à venir. C’est pourquoi beaucoup de gens ont lutté et ont tant sacrifié au fil des années pour le droit de tenir leurs gouvernements responsables.

Le processus démocratique est en cours au Congo. Elle a commencé avec les Accords de Saint-Sylvestre, construits sur la base de la constitution de la RDC. Elle s’est renforcée avec le calendrier électoral qui a établi un processus clair pour les élections du 23 décembre 2018. L’accord du Président Kabila sur le fait qu’il ne se présenterait pas aux élections a pris de l’ampleur.

Aujourd’hui, la démocratie au Congo est prête pour son plus grand test. C’est une opportunité historique.

Pour tout pays qui lutte pour se gouverner, le transfert pacifique du pouvoir est un moment décisif. C’est le moment où toute la théorie du gouvernement représentatif passe à l’arrière-plan, et où les décisions de personnes réelles dans des situations réelles sont au premier plan. L’abandon pacifique du pouvoir met à l’épreuve la capacité et la volonté des hommes et des femmes de mettre de côté leurs intérêts personnels et leurs agendas et de donner la priorité au peuple. Les espoirs et les aspirations de plus de 80 millions de Congolais dépendent aujourd’hui de la réussite de cette épreuve.
Le Gouvernement congolais a été très clair sur le fait qu’il tient des élections le 23 décembre et qu’il le fait sans l’aide de la communauté internationale. Nous respectons leur droit souverain de prendre cette décision. C’est une décision aux conséquences énormes pour le peuple congolais.
Nous avons passé deux ans au Conseil de sécurité, réitérant la nécessité d’élections libres, justes et crédibles le 23 décembre. Toutes les parties savent ce qu’ils doivent faire. Le président Kabila comprend son rôle. Le gouvernement de la RDC comprend ce qui doit être fait. La Commission électorale nationale indépendante connaît les préparatifs qu’elle devra effectuer dans les six semaines à venir.
Il n’y a aucune excuse pour l’échec. Aucune raison pour retarder. Tout ce qui reste, c’est que les dirigeants de la RDC montrent la volonté de suivre la voie démocratique qui a été tracée devant eux. Le monde entier regarde ce que sera l’héritage du Président Kabila.
Pour le peuple congolais, alors que vous vous apprêtez à faire ce saut décisif dans votre avenir, mon message est le suivant: la vie, la liberté et la poursuite du bonheur sont votre droit inné et celui de tout être humain. Le réclamer. De la demande. Saisir pour vous-mêmes et vos petits-enfants à venir. Sachez qu’il y a des gens dans le monde entier qui soutiennent votre succès. Et de savoir que les prières et les vœux du peuple Américain sont avec vous.

Je vous remercie

Dans ce contexte, il ne reste que la force de la morale et la coalition des intelligences pour conjurer l’essaim des difficultés qui s’accumulent sur le seuil congolais à l’approche de cette date. Les politiques seront appelés à transcender leurs vues partisanes pour s’inquiéter de la navigabilité du bateau Elections en vue qui s’accumulent sur le seuil congolais à l’approche de cette date. Les politiques seront appelés à transcender leurs vues partisanes pour s’inquiéter de la navigabilité du bateau Elections afin d’éviter une noyade collective.

Adam Mwena Meji

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