La Commission Nationale des Droits de l’homme (CNDH) a rendu public mardi 30 avril dernier, son rapport sur les visites des lieux de détention et des prisons à travers le pays, tout au long de l’année 2018. Ce rapport publié conformément à la loi organique de cette institution citoyenne d’appui à la démocratie, fait état des violations graves des droits de l’homme dans ces lieux de détention et des prisons. « La CNDH a relevé au cours de ces visites, plusieurs violations des droits humains des détenus et des prisonniers. Ces violations sont principalement d’ordre structurel, liées aux humeurs des OPJ, et certains magistrats », a indiqué Mwamba Mushikonke Mwamus, Président de cette institution chargée de la promotion et de la défense des droits de l’homme.

Au regard de sa loi organique, la Commission Nationale des Droits de l’homme a pour attribution de procéder à des visites périodiques des centres pénitentiaires et de détention sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo. Le rapport rendu public relate l’état des lieux des prisons et autres lieux de détention sur l’étendue de la République démocratique du Congo. Il s’agit notamment de l’état physique des infrastructures pénitentiaires et cachots, tant de parquets que de la police, leur capacité d’accueil, les conditions de détention des prisonniers et des prévenus qui ne respectent pas les droits des personnes privées de libertés. L’état de santé de détenus, la prise en charge médicale des détenus et leur alimentation.

Au cours de ses différentes visites, la CNDH a focalisé son attention sur la situation carcérale, les conditions de vie de détenus, les moyens de locomotion utilisés pour le transfèrement des détenus d’un cachot à un autre, des cachots à la prison et les irrégularités dans la détention. La situation administrative des agents pénitentiaires a été également passée au peigne fin.

Concrètement, la CNDH a relevé plusieurs violations des droits humains des détenus et des prisonniers. Ces violations sont principalement d’ordre structurel, lié aux humeurs des OPJ, et certains magistrats. Il s’agit de l’état de délabrement très avancé de certaines prisons construites depuis l’époque coloniale, la surpopulation carcérale, le nombre excessif des détenus préventifs, la présence d’enfants accompagnant leurs parents. Le rapport de l’institution en charge de la protection des droits de l’homme note aussi la quasi-absence des lits dans la plupart des prisons visitées. Beaucoup de prisonniers et détenus visités dorment à même le sol. La modicité du budget alloué aux services pénitentiaires, avec comme conséquence, la sous-alimentation et la malnutrition des prisonniers et détenus. L’absence d’unités médicales dans la majorité des prisons et là où elles existent, il y a absence des produits médicaux. Le manque de diligence dans le traitement des dossiers des détenus par certains magistrats entrainant la surpopulation, l’insuffisance des magistrats instructeurs dans les parquets des provinces. Il y a également le monnayage de nourritures et des visites par les policiers commis à la garde des prisons et autres lieux de détention. Des cas de rupture de stock de vivres ont été également signalés.

Plusieurs recommandations ont été formulées à l’endroit des autorités du pays, afin que des solutions idoines soient trouvées, en vue d’améliorer la situation des détenus et des prisonniers à travers toute l’étendue de la République. Ces recommandations concernent notamment le gouvernement, le parlement et le conseil supérieur de la magistrature.

Théodore Ngandu

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