Pour Moïse Katumbi, une voiture ne peut avoir deux chauffeurs. On savait que le retour d’exil de Moïse Katumbi soulèverait un énorme enthousiasme dans sa province. Mais toutes les prévisions ont été dépassées. L’événement s’inscrira dans l’histoire du pays. Chacun a pu comprendre pourquoi tout avait été fait pour empêcher ce retour durant la campagne présidentielle. Comme à son habitude, le Chairman a été au rendez-vous, avec quelques formules imagées dont il a le secret.

Le Falcon a atterri à l’heure prévue : 11h45 à la Luano. Tous les joueurs, tout le staff du TP Mazembe, toutes les sections de supporters, tout le club était venus en bus accueillir son boss. Habillé tout en blanc, chapeau sur la tête, il leur fera un clin d’œil complice avant de prendre la route de Lubumbashi. La destination était connue : la place de la Poste, en plein cœur de la cité cuprifère.
Le cortège avancera au pas, au milieu d’une foule énorme et bruyante. Pour soulever un tel enthousiasme, il faudrait que les Léopards remportent la prochaine Coupe d’Afrique en Egypte, et encore…

 

La police a parfaitement joué son rôle, sans avoir besoin de gaz lacrymogènes. Ceux qui pleuraient, c’était à cause de l’émotion qui faisait battre les cœurs. Le héros du jour aura des mots de gratitude pour la police qui se fera applaudir. Il remerciera aussi les autorités qui lui ont remis son passeport.

Même si toutes les dispositions avaient été prises pour ne pas perdre de temps, le défilé prendra pas moins de 6 heures avant de déboucher en ville…
A cette même place, dans le passé, Moïse avait lancé sa fameuse métaphore du 3ème penalty pour défendre la Constitution. Ce lundi 20 mai encore, il a fait preuve d’une verve intacte, affirmant qu’il rentre avant tout pour voir ses frères, tous ces gens qui ont beaucoup souffert. « Le plus important pour moi, c’est la population congolaise », a-t-il affirmé. Défendre les intérêts du peuple et la Constitution sont ses priorités : « La vérité, c’est comme l’huile qu’on veut noyer, elle finit toujours par triompher. La vérité est têtue, je n’ai rien fait ». Et de dire qu’il pardonne à ceux qui l’ont offensé comme il réclame le pardon de ceux qu’il a pu blesser.

Dans la foule, ils étaient nombreux à s’interroger sur les intentions politiques de l’opposant comme sur sa position envers le président Tshisekedi. Après avoir souligné plus tôt qu’il est revenu « pour la paix et la réconciliation », l’homme politique a usé d’une nouvelle formule rhétorique à méditer : « Une voiture ne peut pas avoir deux chauffeurs ».

Chacun comprendra l’allusion et sa cible. Mais en attendant, c’est le TP Mazembe qui est heureux, trois ans près, de retrouver son pilote.

GH/Tpmazembe.com

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