Le candidat commun de la coalition Lamuka, devenue plateforme politique, est arrivé à Kinshasa dimanche 28 avril 2019. Martin Fayulu qui revient d’un long périple à l’extérieur du pays a été accueilli par une foule nombreuse des militantes et militants issus des partis politiques membres de cette méga plateforme de l’opposition. Aussitôt arrivé, le candidat malheureux à la présidentielle du 30 décembre 2018 s’est dirigé à la place Sainte-Thérèse où il a tenu un meeting populaire en face de plusieurs milliers de militants. Comme toujours, l’homme est revenu sur la vérité des urnes. Pour lui, l’actuel Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi doit démissionner.
Visiblement, Martin Fayulu n’a pas encore dit un dernier mot sur son combat pour la vérité des urnes. Se considérant élu à l’élection présidentielle du 30 décembre 2018, le candidat malheureux de la coalition Lamuka entend aller jusqu’au bout de sa démarche, une démarche qui semble aller en l’encontre des objectifs définis par les autres leaders de la plateforme à l’issue de la dernière réunion de Bruxelles.
« C’est dans un état d’esprit d’un congolais, un président élu qui a gagné les élections et qui a la confiance de son peuple. Il a fait une tournée au Congo et il est parti à l’extérieur pour voir les congolais de l’étranger et les gouvernements occidentaux pour dire que ce qui s’est passé au Congo n’est pas tolérable. Les règles du jeu démocratique doivent être les mêmes partout dans le monde. Nous allons travailler avec les congolais pour recouvrer la victoire. La vérité des urnes, c’est le seul mot d’ordre », a répondu Martin Fayulu à une question de nos confrères d’actualité.cd. Pour rappel, le meeting de Martin Fayulu intervient 24 heures après la réunion de Bruxelles tenue du 26 au 27 avril 2019. A l’issue de cette rencontre, les six leaders de la coalition Lamuka, sont parvenus finalement à transformer leur coalition en une plateforme politique, avec des objectifs précis. Au cours de cette réunion de deux jours, les leaders de Lamuka ont adopté les statuts mettant en place leur nouvelle plateforme. Ce regroupement affirme qu’il va mener des actions politiques dans le but de conquérir le pouvoir en République Démocratique du Congo. Pour y parvenir, les sociétaires de Lamuka décident de se regrouper autour d’un programme politique sur différents axes. La défense de la constitution, spécialement dans ses articles intangibles, la mobilisation du peuple pour une alternance démocratique et politique, reflétant la vérité du choix des électeurs, la promotion d’un Etat de droit et d’une meilleure gouvernance de la chose publique, L’éradication des antivaleurs, tels sont les trois principaux axes du programme politique de la plateforme Lamuka.
« Vous allez lire notre convention. Nous continuons ce combat. Nous allons défendre notre constitution. Nous savons qu’il y a des gens qui veulent changer cette constitution en leur faveur. Nous allons mobiliser le peuple et le combat va continuer », avait dit Martin Fayulu au cours de la conférence de presse organisée à l’issue de la réunion tenue du 26 au 27 avril 2019, à Bruxelles, par les six leaders de Lamuka, à savoir Moïse Katumbi, Antipas Mbusa Nyamwisi, Adolphe Muzito, Freddy Matungulu, Jean-Pierre Bemba et lui-même.
Quant à ce qui concerne la direction de la plateforme, les 6 leaders ont mis sur pied une présidence tournante. A cet effet, Moïse Katumbi Chapwe a été désigné coordonnateur et porte-parole de la plateforme, pour une période de trois mois. Après lui, ça sera le tour de Freddy Matungulu etc. La réunion de Bruxelles aura été une occasion offerte aux leaders de la plateforme de consolider leur unité autour de mêmes objectifs. Visiblement, la coalition Lamuka semble renoncer au combat pour la vérité des urnes. Les sociétaires s’inscrivent désormais dans la logique de la défense de la constitution et de la lutte pour l’alternance au sommet de l’Etat.
Au sujet de cette présidence tournante, Martin Fayulu a fait une mise au point à sa descente d’avion à Kinshasa. « Dans Lamuka, on a toujours dit qu’on est à sept leaders, deux sont partis et un autre est venu. Nous sommes six leaders maintenant. Il n’y a pas un seul leader. Moi, j’étais le candidat commun. Aujourd’hui, nous avons transformé Lamuka en plateforme politique avec un présidium. Nous avons une présidence tournante. Moi, je suis le président élu. Je laisse aux autres de faire la présidence tournante et je vais reprendre en dernier », a-t-il déclaré. Sur le plan sécuritaire, le meeting de Lamuka s’est bien déroulé dans l’ensemble, la police nationale congolaise qui avait promis à la veille d’assurer la sécurité de cet évènement était à la hauteur de sa tâche, car elle a su maitriser la masse des militants venus nombreux pour ce meeting. Un satisfecit pour l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice, « ACAJ », qui avait salué samedi 27 avril 2019, les nouvelles mesures annoncées par la Police pour renforcer la sécurité sur l’ensemble du territoire national en général, et la sécurisation du meeting de Lamuka ainsi que le transfert des Kulunas à Kanyama Kasese, en particulier.
« ACAJ félicite vivement la Police Nationale Congolaise pour l’ensemble de ces mesures, particulièrement celles relatives à la sécurisation du meeting de LAMUKA de ce dimanche et au transfert des Kulunas à Kanyama Kasese pour leur apprendre un métier. Vous avez notre soutien total », a indiqué Georges Kapiamba.
Théodore Ngandu

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com