Arrivé à Kinshasa aux premières heures du matin le vendredi 10 août 2018, le Chef de l’Etat sud-africain Cyril Ramaphosa a eu une longue séance de travail avec son homologue congolais Joseph Kabila à la cité de l’Union africaine. Le programme a prévu une séance de travail à l’issue de laquelle un communiqué final a été lu en anglais par la ministre des Relations extérieures de l’Afrique du Sud et en français par le VPM des Affaires étrangères et Intégration régionale Léonard She Okitundu. Cette visite, y lit-on « est inscrite autant dans le cadre des consultations régulières du Président en exercice de la SADC auprès des Etats membres de cette Organisation sous régionale que dans le contexte des rapports bilatéraux entre la République Démocratique du Congo et la République Sud-Africaine ». Dans la suite de l’hôte de marque des Congolais, a été notée la présence des ministres en charge respectivement des Relations internationales et Coopération Lindiwe Sisulu et de la Sécurité d’Etat Dipuo Letsatsi-Duba. Dans celle du Président Joseph Kabila le directeur de cabinet Néhémie Mwilanya Wilondja et de son adjoint Jean-Pierre Kambila, le conseiller principal au collège diplomatique Barnabé Kikaya, l’ambassadeur itinérant Séraphin Ngwej et l’ambassadeur de la RDCongo en Afrique du Sud Bene Poko, outre, bien entendu, la délégation gouvernementale comprenant les ministres d’Etat Jean-Lucien Bussa du Commerce extérieur et Michel Bongongo de la Fonction publique ainsi que les ministres de la Défense et Anciens Combattants Crispin Atama Tabe et de l’Energie.
Au menu de la séance de travail, trois points précis : évolution de la situation politique, électorale et sécurité en RDCongo, renforcement des relations entre les deux pays et questions d’intérêt régional.
S’agissant de la situation sécuritaire, les deux Chefs d’Etat constatent le calme qui règne « à travers toute l’étende du territoire national ».
S’agissant de la situation électorale, ils prennent « note des progrès importants accomplis dans le processus électoral en cours » au Congo-Kinshasa, cela « au regard des engagements pris conformément au calendrier électoral publié le 5 novembre 2017 par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et prévoyant l’organisation des élections présidentielle, législatives, nationales et provinciales, à la fin de cette année ».
Aussi, saluent-ils « la poursuite du financement du processus électoral par le Gouvernement congolais vient de vient de clôturer l’étape du dépôt des candidatures aux élections législatives nationale et présidentielle et ce, en respect des règles constitutionnelles et des lois nationales de la République Démocratique du Congo ».
S’agissant du renforcement des relations bilatérales, ils saluent aussi « l’excellence de la coopération » entre Kinshasa et Pretoria, notamment – précisent-ils – « dans les domaines énergétique, militaire et commercial ».
Dans le même contexte, ils prennent note de « la suppression réciproque des visas par les Gouvernements congolais et sud-africain pour les détenteurs des passeports diplomatiques et de service des deux pays », non sans réaffirmer « le principe de la tenue, à bref délai, à Kinshasa, du 11ème sommet ordinaire de la Grande Commission Mixte » entre les deux pays. De même qu’en ce qui concerne le projet Grand Inga, des « avancées significatives dans les négociations » visant sa finalisation.
De son côté, le Président Joseph Kabila, relève le communiqué, « a profité de l’occasion pour féliciter Son Homologue, Son Excellence Monsieur Cyril RAMAPHOSA, pour l’élection de l’Afrique du Sud comme membre non Permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour l’exercice 2019-2020 ».
Par rapport à la coopération multilatérale, est soulignée « l’importance de la paix et de la stabilité de la Région, facteurs propices au développement intégral des Etats et à l’épanouissement des peuples respectifs », non sans saluer « les recommandations du sommet des BRICS, tenu à Johannesburg en Afrique du Sud le 25 juillet 2018, et au cours duquel des échanges fructueux intéressant la vie économique des Etats membres de la SADC ont eu lieu ». Les deux Chefs d’Etat réaffirment au demeurant « leur position commune sur la nécessité de promouvoir le multilatéralisme et la coopération sud-sud ».
Bien entendu, avant de se présenter les civilités et de convenir de « se rencontrer très prochainement, à une date et lieu » à déterminer « de commun accord par voie diplomatique », le Président Cyril Ramaphosa va féliciter son homologue Joseph Kabila d’avoir tenu parole en respectant la Constitution au travers de l’acte hautement significatif posé le 8 août 2018, entendez la désignation d’un candidat Fcc à la présidentielle du 23 décembre 2018.
Il est à rappeler que la République Démocratique du Congo fait partie des pays membres de la Sadc concernés par des « consultations consultatives » en prévision, entre autres, du prochain sommet de l’organisation sous-régionale qui se tient en Namibie.
« Au cours des visites, le président Ramaphosa et ses homologues discuteront de la coopération bilatérale ainsi que de l’évolution politique et sécuritaire de la région et du continent, ainsi que des questions mondiales d’intérêt commun », a précisé la ministre sud-africaine des Relations internationales la veille de la tournée. Elle a souligné, au passage, la longue tradition instaurée dans cette sous-région, celle consistant à voir tout président en exercice nouvellement élu rendre « des visites de courtoisies à ses homologues de la SADC ».
Il est à noter qu’à son arrivée comme à son départ à l’aéroport international de Ndjili, le Président Cyril Ramaphosa – dont la délégation comprenait la ministre des Relations internationales et Coopération et sa collègue de la Sécurité d’Etat – a été salué par l’honorable Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale.
GH/Omer Nsongo die Lema

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com