Réunis en Assemblée plénière ordinaire du 17 au 21 juin dernier, les évêques catholiques membres de la conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), se sont penchés sur la situation politique de l’heure en République Démocratique. Au cours d’une conférence de presse lundi 24 juin 2019, l’Abbé Donatien Nshole, Secrétaire général de la CENCO, a rendu publiques les conclusions de ces assises. Tout en saluant les premiers gestes du nouveau président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, notamment l’ouverture de l’espace politique et médiatique, la libération des prisonniers politiques, le retour au pays des exilés politiques, le lancement du programme de 100 premiers jours, la CENCO dit constater tout de même que, plus les jours passent, plus la situation n’évolue pas au pays. Les prélats catholiques dénoncent ainsi les entraves au changement constatées notamment sur les plans socio-politique, socio-économique, sécuritaire et humanitaire et sur le plan de la justice et des droits humains. Face à cette situation compromettante, la CENCO invite le Chef de l’Etat à assumer pleinement ses responsabilités.

en croire les prélats catholiques, l’élan pris pour l’avènement d’une nouvelle ère a été brisé par de sérieuses entraves de tous ordres. Cet état de choses, précisent-ils, compromet l’avenir du pays sur plusieurs plans.

A titre illustratif, sur le plan socio-politique, les évêques se disent préoccupés par le temps pris pour les négociations en vue de la désignation des animateurs de certaines institutions, en l’occurrence le bureau du sénat et le gouvernement. Cette manière d’agir, constatent les prélats catholiques, porte de graves préjudices au bon fonctionnement de l’Etat. Sur le plan socio-économique, la CENCO relève que l’économie souffre de faiblesses structurelles héritées du passé. « Le chômage persiste, la scolarité et l’accès aux soins médicaux sont un luxe pour beaucoup de familles. Des milliers de personnes, dont un nombre impressionnant d’enfants, vivent dans une insécurité alimentaire sévère », révèle la CENCO.

Sur le plan sécuritaire et humanitaire, les évêques déplorent la recrudescence de l’insécurité dans le Nord et le Sud-Kivu ainsi que dans le Tanganyika. « Malgré l’engagement du gouvernement et l’appui de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans la riposte, la maladie à virus Ebola et aussi la rougeole, continuent à faire de nombreuses victimes parmi nos compatriotes », s’inquiète la CENCO.

Comme si cela ne suffisait pas, la Conférence épiscopale nationale du Congo dénonce les dérapages constatés ces derniers jours sur le plan de la justice pourtant considérée comme l’un des piliers d’un Etat de droit. « Pour beaucoup de nos concitoyens, l’appareil judiciaire est perçu comme une officine de combines, un espace de règlement des comptes et de cautionnement des injustices », s’indignent les éveques membres de la CENCO.

En termes des recommandations, les prélats catholiques invitent le Chef de l’Etat à s’assumer. Ils lui demandent de changer le système de gouvernance en instaurant un véritable Etat de droit à même de rendre le pays fort et prospère. Le Président de la République devrait également mettre l’Armée dans les conditions qui lui permettent de répondre efficacement à sa mission de défendre et de sauvegarder l’unité et l’intégrité du territoire national. Le blason terni de la magistrature particulièrement celui de la haute cour du pays, devrait être redoré, ont-ils insisté.

Théodore Ngandu

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *