Le processus électoral congolais est entré dans son dernier virage avec l’acquisition et le déploiement des matériels de vote notamment les machine à voter. Mais malgré cette vitesse de croisière, la scène politique ne semble toujours pas à avoir dépassée la zone de turbulence. Si la coalition au pouvoir, le Front Commun pour le Congo (FCC), semble donner l’image d’un groupe compact uni autour du président Joseph Kabila via son dauphin à la prochaine élection présidentielle, Emmanuel Ramazani Shadary. L’opposition, elle, se recherche encore pour trouver son unité. Pour trouver ses marques, l’opposition, du moins une partie d’elle, se retrouve depuis mercredi en Afrique du Sud. Au menu des pourparlers entre notamment, Vital Kamerhe, Freddy Matungulu ou encore Martin Fayulu, l’usage de la machine à voter, le maintien ou non du fichier électoral actuel et surtout, le choix du candidat commun de la composante à la prochaine élection présidentielle.

Si la solution aux deux premières préoccupations relève principalement du pouvoir de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), la troisième est l’apanage des leaders de l’opposition. Mais y arriver, il faut quelques préalables.

Dans une interview accordée, hier jeudi 25 octobre 2018 à Géopolis Hebdo, Francis Kalombo, l’un des porte-paroles de l’opposant Moïse Katumbi fait savoir que le conclave de l’Afrique du Sud n’a pas comme ambition de désigner le candidat commun de l’opposition, contrairement à ce qui est rependu dans l’opinion. « C’est une rencontre normale visant à aplanir les divergences sur le programme commun de l’opposition. Le choix du candidat commun se fera plus tard. Ce n’est pas en Afrique du Sud que nous allons le désigner », a-t-il pointé avant de garantir « qu’il y a un travail qui est en train d’être fait pour avoir un programme commun. Du fait qu’il ne suffit pas seulement d’avoir un candidat commun mais plutôt, d’un programme commun et surtout, de la personnalité qui devra porter ce programme. »

L’ancien président de la Ligue de jeune du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD, Parti présidentiel) a aussi rassuré que le travail d’élaboration de ce programme commun était très avancé et ne devra pas tarder à être finalisé en vue de la publication du document. « Les gens pensent que nous dormons mais au contraire, nous travaillons pour avoir un programme commun capable de transformer la République Démocratique du Congo », affirme Francis Kalombo avec force.

Concernant les alliances au sein de l’opposition, Francis Kalombo fait remarquer que sa plateforme, « Ensemble pour le Changement » est celle qui a aligné le plus grand nombre de candidats aux législatives provinciales et nationales et qu’aucune entreprise faite en dehors de celle-ci ne peut garantir un quelconque succès aux prochaines élections.
« Nous avons aligné plus de candidats que quiconque à l’opposition et aucun opposant ne peut avoir la majorité sans nous », prévient-il.

Abordant la démarche jugée cavalière de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) d’aller aux élections contrairement à la ligne de conduite des autres regroupements politiques de l’opposition, Francis Kalombo estime que « l’UDPS a décidé de faire cavalier seul en âme et conscience. C’est à elle de dire à l’opinion avec qui compte-t-elle composer pour gouverner.» L’homme est donc convaincu « qu’en allant seule, l’UDPS est convaincue qu’elle n’aura pas la majorité pour gérer le Congo selon son ambition. Les seules alliances possibles étant celle avec le FCC et ou avec nous ses partenaires qu’elle a abandonné encours de chemin. »
Pour lui donc, l’UDPS, en se désolidarisant souverainement avec ses partenaires toute en sachant qu’aucune victoire n’est possible en solitaire, y va pour perdre à moins de dévoiler ses nouvelles alliances le plutôt que possible.

Au sujet de la machine à voter, l’homme réitère la position de son regroupement politique « Ensemble pour le Changement » qui se dit toujours opposé à l’emploi de l’appareil lors des prochaines élections.

« Vous ne pouvez parler d’élections quand elles sont organisées avec une machine à tricher (Voter, NDLR) qui viole les principes du secret de voter et celui de l’interdiction de l’usage du vote électronique », se demande l’élu de Kinshasa avant de promettre de « combattre la machine à voter jusqu’au bout.»

José-Junior Owawa

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