A l’assemblée nationale, le décor est planté pour l’élection du bureau définitif. Sauf changement de dernière minute, ce scrutin est prévu le 11 avril prochain. En attendant, les députés sont sommés de choisir entre l’appartenance à la majorité ou à l’opposition. Tout en ne sachant pas qui sera candidat et qui ne le sera, Géopolis hebdo a scruté les possibles candidatures et le probable prochain président de la chambre basse.
L’élection du bureau définitif de l’Assemblée nationale se tiendra le 11 avril prochain selon un communiqué du président provisoire de l’Assemblée nationale. Le calendrier pour ce scrutin s’étend sur 6 jours : d’abord le dépôt de candidature aujourd’hui (vendredi) de 10 heures à 18 heures, samedi affichage des listes. Du lundi 8 au mardi 9 à 00 heures, la campagne électorale. L’élection proprement dite se tient le jeudi 11 avril, dit le communiqué, lequel a été signé par Pierre Maloka Makonji, qui occupe provisoirement le perchoir depuis le départ de Gabriel Kyungu. Mais jusqu’au moment où nous mettions cet article sous presse, une source bien informée faisait état des négociations qui auraient abouti à un léger report. Ainsi, selon cette source l’élection se tiendra finalement le 13 avril. « Cette date fait suite à un compromis que les députés nationaux viennent de trouver», affirme la source, qui poursuit, « par rapport à la précédente date fixée par le président provisoire. Les députés ont, en effet, considéré que la date du 11 avril était trop serrée pour permettre à chacun de s’organiser, surtout que les états-majors politiques sont mobilisés pour l’élection des gouverneurs prévue le 10 avril ».
Mais entretemps, le bureau provisoire de la chambre basse appelle les députés à déclarer leur appartenance à l’opposition ou à la majorité. Cette décision s’inscrit dans le cadre de l’application des articles 25 et 26 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. L’exigence de s’inscrire soit dans la majorité ou dans l’opposition est un préalable à l’élection pour aller à l’élection du bureau définitif.
En attendant de savoir qui sera candidat, qui ne le sera pas, On peut déjà deviner que le Front Commun pour le Congo (FCC), majoritaire à l’Assemblée nationale aiguise à juste titre les appétits. Mais, dans le FCC, c’est le parti de l’ancien Président de la République qui est bien parti pour rafler le perchoir, comme cela a déjà été le cas en 2006, 2009, 2011. Après Vital Kamerhe, alors Secrétaire Général du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie, Evariste Boshab, lui aussi à l’époque Secrétaire Général du PPRD, de 2011 à 2018, c’est Aubin Minaku alors Secrétaire général de la majorité présidentielle qui a pris les rênes de l’Assemblée nationale.
Première force à la chambre basse avec près de 50 sièges à lui seul, sans compter les élus des formations dites satellites qui lui seront attachés, comme les 20 députés du PPPD, la formation de l’avenue Pumbu dans la commune de Gombe se positionne donc avec ses meilleurs. Habituée à aligner ses Secrétaires Généraux, la famille politique de Joseph Kabila aurait peut-être pu positionner son Secrétaire permanent Emmanuel Ramazani Shadary, mais l’ancien candidat à la présidentielle n’a pas été élu comme député national. Les regards se tournent automatiquement vers l’ancien Secrétaire Général Henri Mova Sakanyi ou encore le coordonnateur du Front Commun pour le Congo, Néhémie Mwilanya. Mais dans ce calcul, il ne faut pas écarter Aubin Minaku. L’élu d’Idiofa, a des atouts. Mais le fait qu’il a été à la tête de la chambre basse pendant 7 ans, pourra jouer contre lui. Il sera peut-être obligé de s’effacer au profit d’un autre de ses camarades.
Hormis le poste de président de l’Assemblée nationale, l’enjeu sera aussi celui des postes d’autres membres dirigeants : le 1er vice-président et le deuxième vice-président de la chambre basse du parlement. Si la coalition Cap pour le Changement (Cach), cher au chef de l’Etat et à son Directeur de Cabinet peut compter sur l’alliance avec la famille politique de Joseph Kabila pour rafler les deux autres postes, les élus sous la bannière Lamuka sont aussi en embuscade. La plateforme politique qui a porté Martin Fayulu durant l’élection du 30 décembre dernier, qui affiche autour de 80 élus, pourrait jouer les troubles fêtes.
Patrick Ilunga

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com