Quelle sera la feuille de route de la coalition Lamuka maintenant que le combat pour la « vérité des urnes » semble appartenir au passé. La plateforme se réunit depuis hier le 21, clôture sa réunion aujourd’hui vendredi 22 mars à Bruxelles, en Belgique. A l’issue de la rencontre, des options seront levées par les leaders de la coalition.

Initialement prévue début du mois en cours, la réunion d’évaluation de la coalition Lamuka, s’est ouvert hier 21 et se clôture ce vendredi 22 mars. Les ténors de la plateforme qui a porté Martin Fayulu à la présidentielle se sont promis de lever, à l’issue de leur réunion, les grandes options sur l’avenir de leur coalition et son éventuelle nouvelle orientation. Selon les informations parvenues à la rédaction de Géopolis Hebdo, la réunion a enregistré une absence de taille, celle de Moïse Katumbi. L’ancien gouverneur de l’ex-Katanga s’est serait fait représenté. Une absence que beaucoup interprètent comme une désolidarisation au combat que mènent Fayulu et les autres sur la « vérité des urnes ».

Trois mois après la tenue des élections, les leaders de Lamuka se penchent sur la pertinence de leur combat actuel essentiellement axé sur « la vérité des urnes ». A en croire certaines sources, la manière dont Martin Fayulu s’obstine à chercher encore la vérité des urnes divise les dirigeants de cette plateforme. Sur cette question, les proches de Moïse Katumbi tranchent en concédant que la bataille électorale étant déjà perdue, il est temps, selon eux de se ranger dans l’opposition. La position de Jean-Pierre Bemba serait tout aussi de se placer dans l’opposition. L’ancien Vice-président de la RDC est dans la logique de rejeter le pouvoir de Félix Tshisekedi que le MLC qualifie de pouvoir « illégitime ». Le parti de Bemba ne ménage pas le nouveau président de la République. Le MLC a même usé des mots très durs après les décisions du chef de l’Etat à l’issue de la récente réunion interinstitutionnelle. Cependant, selon une radio étrangère, Bemba Gombo serait tenté d’adopter une position un peu plus conciliante face au nouveau pouvoir. « Il en va de sa survie politique », commente la journaliste, en citant une source proche de Lamuka. Bemba ne serait donc pas prêt à sacrifier ses élus, prétendants aux postes de gouverneur des provinces au risque de voir s’effriter son capital politique.

Selon des indiscrétions, il se murmure que dans la coalition, hormis Fayulu et Adolphe Muzito, les deux autres principaux leaders veulent focaliser leur attention sur les prochaines batailles aussi bien dans l’actuel processus électoral que dans les échéances de 2023.

Il convient de dire donc qu’à présent, toutes les attentions sont focalisées sur Bruxelles, en Belgique. Mais rien ne garantit que les ténors de Lamuka vont continuer à se ranger derrière Fayulu, lui qui se considère comme « le président élu ». Face à un Bemba et un Katumbi qui semblent hésiter à poursuivre un combat qui les a presque relégués au second plan, le risque est grand de voir la plateforme ne tenir que pour la galerie. L’on semble proche d’un choix cornélien : entre une unité de façade et un repositionnement stratégique, chacun de son côté, quitte à renier la parole donnée, pour ce qui est de Bemba ou de Katumbi. L’heure de la vérité n’est pas loin d’arriver.

Les autorités morales « d’Ensemble » et du MLC ne s’affichent quasiment pas dans le combat de Fayulu, et il y aurait même des indications qu’ils tourneraient le dos à la coalition et au combat qui l’a vue naitre pour que chacun se consacre à l’avenir de sa formation propre, mais toujours dans l’opposition. Wait and see donc.

Patrick Ilunga

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