Le 5 juin de chaque année, le monde célèbre la Journée mondiale de l’environnement, une occasion pour mettre en lumière combien nous sommes toutes et tous tributaires de la nature et de la santé de notre planète. Cette année, la Journée mondiale de l’environnement a pour thème ‘’la pollution atmosphérique’’. Selon le constat fait par la cheville ouvrière de l’Organisation des Nations Unies (ONU), « partout dans le monde, les habitants des mégalopoles comme des petits villages respirent de l’air impur (…). Il est donc temps de passer à l’action. Mon message aux gouvernements est clair : taxez la pollution, cessez de subventionner les combustibles fossiles et arrêtez de construire de nouvelles centrales à charbon pour passer à une économie verte ».
Selon les estimations, 9/10 personnes sont exposées à des polluants atmosphériques qui ne sont pas conformes aux lignes directrices relatives à la qualité de l’air de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ce qui fait baisser l’espérance de vie et nuit à l’économie.
« Pour améliorer la qualité de l’air, nous devons savoir à qui nous avons affaire », a déclaré António Guterres, Secrétaire Général de l’ONU, à l’occasion de la journée internationale de l’Environnement. Avant d’ajouter : « Les décès et les maladies liés à la pollution atmosphérique ont pour origine de microparticules qui attaquent notre système immunitaire à chaque fois que nous inspirons. Ces particules proviennent de multiples sources : les combustibles fossiles utilisés pour la production d’énergie et les transports, les industries chimiques et minières, l’incinération de déchets à ciel ouvert, le brûlage de forêts et de champs et l’utilisation de combustibles de cuisson et de chauffage impropres, qui constituent des problèmes majeurs dans les pays en développement ».
Selon le patron de l’ONU, « l’air pollué tue quelque sept (7) millions de personnes chaque année, provoque des problèmes de santé chroniques, comme l’asthme, et nuit au développement cognitif des enfants ». Selon la Banque mondiale (BM), « la pollution coûterait à la société plus de cinq (5) billions de dollars américains par an. De nombreux polluants atmosphériques contribuent également au réchauffement climatique ».
Le carbone noir en est un exemple. Généré par les moteurs diesel, l’incinération des déchets et les fourneaux polluants, il est extrêmement nocif lorsqu’il est ingéré. « Réduire des émissions de ce type de polluants non seulement améliorerait la santé publique, mais aussi pourrait atténuer le réchauffement climatique d’autant que 0,5 degrés Celsius au cours des prochaines décennies », estime António Guterres.
L’on voit bien donc que la lutte contre la pollution atmosphérique permettra de faire d’une pierre deux coups, de nombreuses initiatives ayant pour effet à la fois de purifier l’air et de réduire les émissions de gaz à effet de serre, telles que l’abandon progressif des centrales électriques à charbon (Ndlr : Cas de Luena en construction dans la cité éponyme dans l’ex Katanga) et la promotion de combustibles moins polluants auprès des industries, des ménages et du secteur des transports.
« Les investissements dans les énergies renouvelables prenant chaque année un peu plus le pas sur les investissements dans les énergies fossiles, l’énergie propre et les modes de transport moins polluants gagnent du terrain, ce qui est bénéfique pour la planète. C’est dans de telles initiatives, visant à améliorer la qualité de l’air et à lutter contre les changements climatiques, qu’il faut placer nos espoirs », conseille le Secrétaire Général de l’ONU qui a prié donc instamment toutes les personnes qui participeront au Sommet sur l’action pour le climat, qui se tiendra en septembre, de s’inspirer de ces exemples.
Rien ne justifie que la communauté internationale reste les bras croisés. Elle a déjà montré qu’elle était capable d’agir en adoptant le Protocole de Montréal : alors que des chercheurs avaient identifié une grave menace pour la santé publique et la planète, des gouvernements et des entreprises ont uni leurs efforts et sont parvenus à protéger la couche d’ozone.
« Le monde entier fait aujourd’hui face à une crise tout aussi urgente. Il est donc temps de passer à l’action. Mon message aux gouvernements est clair : taxez la pollution, cessez de subventionner les combustibles fossiles et arrêtez de construire de nouvelles centrales à charbon. Il nous faut passer à une économie verte ». C’est par ces propos que le SG de l’ONU mettra fin à son message adressé à tous les gouvernements du monde. Avec l’espoir qu’il n’est pas tombé dans les oreilles des sourds !
Dieudonné Buanali

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com