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La tension persiste toujours après des manifestations répétitives déclenchées depuis le mardi 28 mai dernier à Lonshi, un village situé à 90 Km du territoire de Sakania dans la province du Haut-Katanga. En effet, les habitants de cette partie du pays passent parfois des nuits entières devant les installations administratives de l’entreprise minière JCHX Sabwe Mining SARL. La population exige de la société, des actions de développement dans le cadre de sa responsabilité sociétale.

En effet, cela fait déjà trois ans que JCHX Sabwe Mining SARL, qui a remplacé la Compagnie Minière de Sakania (COMISA), une des filiales de First Quantum Minerals Limited (FQML), évolue dans ce coin. Mais sur le plan social, aucune action en termes d’infrastructures de base n’a été entreprise. Pourtant, le village fait face à plusieurs difficultés notamment, le manque d’eau potable, d’électricité, d’hôpitaux, et d’écoles. Hormis les violations de leur droit en tant que population impactée par l’exploitation minière, Sabwe Mining utilise 60% de la main-d’œuvre zambienne selon les témoignages recueillis. A en croire les manifestants,  » les quelques Citoyens congolais employés par cette société, ne sont pas traités de la même manière que les Zambiens  ».

Interrogé par Géopolis TV, un ancien agent de la Compagnie Minière de Sakania, le dramaturge Congolais, Katsh M’Bika Katende, plus connu sous le nom de Monsieur Katsh, a délié sa langue sur ce dossier qui constitue la pierre d’achoppement entre la population riveraine et Sabwe Mining.

 » Je suis sidéré. Tout mon corps tremble, depuis hier, depuis que j’ai appris que même l’homme que nous avons élu à Sakania (Ndlr : Serge Konde) a été refusé d’accès. Nous avons laissé, nous, quand je parle nous, c’est la Compagnie Minière de Sakania, nous avons laissé un hôpital, nous avons laissé une école, etc. Qu’est-ce qu’on a fait de tout ce que nous avons construit, j’ai remarqué que la politique sociétale, qui était au top, parce que FQML avait mis toute une direction uniquement chargée à observer, à faire observer le nouveau Code minier. Alors, les autres, qu’est-ce qu’ils font avec cette histoire ? Après le minage, quelques minutes après, les travailleurs sont obligés de rentrer dans les chambres où l’explosif venait de péter pour travailler et qu’on a vu quelques travailleurs tomber en syncope, et bien, j’en appelle au Président de la République (Félix Tshisekedi), ça c’est ce qu’on appelle dans les jargons non-assistance à personne en danger  », a déclaré M. Katsh avec beaucoup de désolation.

La même situation se passe dans beaucoup de mines congolaises, où des Chinois travaillent à la place des Congolais. Confirmation avec notre source :  » Qu’est-ce qui se passe ? Quand vous avez l’explosion, l’explosif civil, eh bien vous avez ce qu’on appelle l’énergie en gaz, l’explosion-là, le volume initial atteint, M. Buanali, jusqu’à 30 000 fois en dégageant un grand volume de gaz, à grande température et à grande vitesse. Donc, quelques minutes à peine, les travailleurs rentrent, ils sont obligés de renifler ces gaz parmi lesquels vous avez des gaz très dangereux tels que le Gaz NO qui avec H2O dans le corps formeront HNO3 qui pourrait affecter les poumons, par l’acide nitrique interposé, et ses poumons pourraient être troués. C’est très grave.  »

Dans la foulée, M. Katsh a rappelé au Président de la République que son entreprise FQML/COMISA avait déjà gagné un procès contre la République.

 » En principe, on devrait déjà remettre la mine de Lonshi au vrai propriétaire que nous sommes, je ne suis qu’un travailleur, mais j’ai pleuré, j’ajoute mes pleurs, j’ajoute mes supplications à ceux, à celles des habitants de Lonshi.  » a-t-il conclu son propos.

Pour les villageois de Sakania, l’installation de cette entreprise constituait un espoir d’une amélioration des conditions de la vie sociale.

A noter que, du côté de l’entreprise, aucune réaction jusque-là. Et à cause de la manifestation, Sabwe Mining n’ouvre plus ses portes. Toutes les activités seraient suspendues jusqu’à nouvel ordre. JCHX Sabwe Mining SARL est-elle sur le pas de Boss Mining ? Cette dernière a été fermée il y a quelques mois par la ministre nationale des Mines, Antoinette N’Samba Kalambayi, pour non-respect des normes environnementales. Il s’agissait en réalité du débordement des eaux et après que sa digue ait causé mort d’hommes. Avant cette fermeture préventive, les communautés locales de Kakanda se disaient être mécontentes de ne plus bénéficier des avantages que leur offraient Boss Mining tels que l’accès gratuit à l’énergie électrique et à l’eau potable.

Dieudonné Buanali

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