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Sama Lukonde vient de démissionner de son poste de premier ministre qu’il assure depuis près de trois ans. La lettre de sa démission a été déposée aux mains propres du président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi ce mardi 20 février 2023, sur les montagnes de la commune de Ngaliema à la cité de l’Union affricaine.

Par cet acte, le premier ministre s’est plié à la volonté du constituant, qui veut que le mandat du chef de gouvernement et celui électif du député national soit incompatible. C’est belle et bien le cas de Sama Lukonde qui a été élu député national dans le territoire de Kasenga en province du Haut-Katanga d’après les résultats provisoires de la CENI à la suite des scrutins de décembre 2023.

Selon une dépêche de la Premimature « Sama Lukonde quitte la tête du Gouvernement de la République avec à son actif, un bilan positif marqué par plusieurs actions à impact visible posées depuis sa nomination le 15 février 2021. Homme de confiance du Chef de l’État, Sama Lukonde a fait preuve de loyauté et d’attachement à la vision du Président de la République. Sama Lukonde quitte aujourd’hui le Gouvernement tête haute, très fière d’avoir favoriser l’Organisation des élections dans le délai constitutionnel avec le financement propre du Gouvernement » peut-on lire.

La démission de Sama Lukonde entraîne inexorablement celle de toute son équipe gouvernementale qui compte 39 nouveaux élus sur les 59 membres. Mais une question doit se poser, et ça sera non sans fondement, qui vont animer le gouvernement pendant cette période où les tractations pour la formation du nouveau gouvernement du deuxième mandat de Tshisekedi sont dans leur état embryonnaire ?

Le gouvernement expédie les affaires courantes

Le président Félix Tshisekedi a répondu à cette question, en demandant aux membres du gouvernement de continuer d’expédier les affaires courantes. C’est ce que renseignent un communiqué du directeur du cabinet du chef de l’Etat pris ce mardi 20 février. « Cependant, tenant compte de la situation particulière que traverse le pays et en attendant al formation du nouveau Gouvernement, le Chef de l’État a demandé au Premier Ministre et aux membres du Gouvernement, chacun en regard de ses fonctions, d’assurer l’expédition des affaires courantes conformément à l’article 6 de l’Ordonnance n°22/002 du 07 janvier 2022 portant organisation et fonctionnement du Gouvernement, modalités pratiques de collaboration entre le Président de la République et le Gouvernement ainsi qu’entre les membres du Gouvernement » a déclaré Gulain Nyembo.

Et le Premier Ministre a, pour sa part, informé le Président de al République qu’à dater de ce jour, lui-même et les membres de son Gouvernement feront usage du droit de suspension et de reprise de leur mandat parlementaire prévu par les alinéas 2 et 3 de l’article 110 de la Constitution, pour ne pas se retrouver dans un cas d’incompatibilité des fonctions.

Il y a lieu de rappeler que Sama Lukonde avait succédé a ce post de premier ministre à Ilunga Ilunkamba issu de la Coalition FCC de Joseph Kabila et de la coalition CACH de alliance UNC-UDPS. Le gouvernement composé par cette coalition a été tombé après les consultations initiées par Tshisekedi en 2020 et qui a abouti à l’identification d’une majorité parlementaire.

Pendant ce temps, la mission d’information confiée à Augustin Kabuya de l’UDPS par le président de la République pour identifier une nouvelle majorité parlementaire après les élections de 2023 poursuit son bonhomme de chemin. Visiblement, le nouveau gouvernement ne viendra pas avant deux mois, car il reste plusieurs étapes à épuiser. Le chef de l’Etat doit recevoir le rapport de l’informateur, opérer un choix du formateur du gouvernement, qui sera généralement le nouveau premier ministre, mais pas que. Ce dernier doit aussi constituer l’équipe gouvernementale.

Plusieurs ministres ont déjà déposé leurs démissions, à l’Image de Jean -pierre Lihau, Vice-premier Ministre en charge de la Fonction publique; Vital Kamerhe qui était le vice-premier ministre en charge de l’Economie nationale… Des démissions qui interviennent après que le délai de 8 jours accordé par l’Assemblée nationale à dater de la validation des pouvoirs afin d’opérer un choix entre l’hémicycle et les fonctions incompatibles soit épuisé.

Fiston Oleko

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