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L’admission de la République démocratique du Congo (RDC) dans la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) prendra un peu plus de temps après que les chefs d’État et de gouvernement de la région aient mené de nouvelles négociations pour harmoniser les règles.

Après le 18e sommet extraordinaire virtuel de mercredi 22 décembre, les chefs d’État ont déclaré qu’ils avaient autorisé les ministres à mener une nouvelle série de pourparlers avec la RDC sur la manière dont elle peut être admise dans le bloc.

« Le sommet a reçu et examiné le rapport du conseil sur la mission de vérification sur l’admission de la RDC à rejoindre la Communauté d’Afrique de l’Est et a ordonné au conseil d’entamer et de conclure rapidement les négociations avec la RDC pour l’admission… et de faire rapport au prochain sommet », a déclaré le bloc dans un communiqué à l’issue de la réunion présidée par le président kenyan Uhuru Kenyatta.

L’entrée de la RDC était censée être faite lorsque, le mois dernier, le Conseil des ministres a déclaré avoir terminé la vérification et recommandé l’admission. Le Conseil des ministres de l’EAC, présidé par Adan Mohamed, secrétaire du Cabinet des Affaires de l’EAC et du Développement régional du Kenya, a donné son feu vert lors d’une réunion extraordinaire le 22 novembre à Arusha, en Tanzanie.

Les ministres étaient en RDC entre le 26 juin et le 5 juillet pour vérifier le niveau de conformité du pays au Traité instituant l’EAC. Leur recommandation signifiait que le pays d’Afrique centrale serait le septième membre du bloc après le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie et le Soudan du Sud.
Hormis le Kenya, les 5 autres membres de l’EAC partagent une frontière avec la RDC, ce qui en fait un partenaire géographiquement stratégique.

Le pays, qui pourrait devenir le plus grand membre tant par sa superficie que par sa population (80 millions), est considéré comme un marché lucratif pour les entreprises kenyanes.

Les banques et les compagnies aériennes kenyanes ont récemment accru leur empreinte dans le pays. Par exemple, la compagnie Jambojet a lancé en septembre des vols directs Nairobi-Goma, allégeant la charge de voyage des hommes d’affaires désireux de voyager entre les deux pays.

Equity Bank, l’une des plus grandes banques du Kenya, a également établi une présence dans ce pays d’Afrique centrale.
Mais l’entrée de la RDC signifiera également un examen plus attentif de ses lois, y compris celle sur les banques et le blanchiment d’argent pour s’assurer qu’elle s’aligne sur le protocole de l’EAC.

Le pays devra envoyer des législateurs à l’Assemblée législative de l’Afrique de l’Est (EALA), nommer des juges à la Cour de justice de l’Afrique de l’Est et envoyer des fonctionnaires au secrétariat, sur la base du mérite. Cela nécessitera que la RDC adopte des lois locales sur la manière de nommer ces personnes.

La langue officielle de la RDC étant le français, l’EAC devra également modifier ses règles d’engagement pour faire du français une langue officielle des affaires du bloc.
La RDC devra également donner des délais pour l’adhésion aux protocoles de l’Union douanière et du Marché commun, qui comprend la zone de réseau unique qui permet aux utilisateurs de téléphones portables de recevoir des appels gratuitement même en itinérance dans la région, ainsi que de passer des appels en itinérance à des tarifs subventionnés. « La RDC fait partie de la région. C’est le colonialisme qui a apporté les problèmes. Maintenant que l’Afrique a obtenu sa liberté, nous devrions sortir de cette distorsion. Les personnes que nous intégrons font partie de nous. Je les accueille chaleureusement », a réagi néanmoins le président Ougandais Yoweri Museveni.

La RDC a attiré l’attention de tous les membres étant donné son emplacement stratégique. « Je réaffirme l’engagement du Sommet envers le processus d’intégration de la RDC. Nous sommes convaincus qu’il s’agit d’un vecteur efficace pour le développement économique et la prospérité des peuples d’Afrique de l’Est », a déclaré le président Kenyatta.
Le sommet du 22 décembre était le premier depuis février.

Patrick Ilunga

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